Exposition "Regards sur un corps vivant"

 

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Actualités - Mise à jour le 13 mars 2024

La bibliothèque universitaire centrale vous invite à découvrir sa 1ère exposition de l'année « Regards sur un corps vivant » de Gabrielle AMBRYM, du 13 mars au 31 mai 2024.

Composée d'une trentaine de portraits brodés (patients et soignants) présentés en diptyque avec le portrait physique et symbolique de la personne d'une part, et des phrases clés d'un regard plus personnel sur le corps à différents moments de la vie d'autre part.

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« Regards sur un corps vivant » est une proposition artistique centrée sur les portraits de femmes et d’hommes de Nouvelle-Calédonie à travers le soin et le rapport au corps que cela implique.

Mon travail ne constitue pas une étude sociologique et ne prétend à aucune exhaustivité. Il s’est construit au fil de rencontres humaines et instinctives, qui m’ont permis de tisser peu à peu cette mosaïque de regards variés, complémentaires et uniques.

 

Les différentes étapes de vie abordées ici, d’un côté par les soignants, de l’autre par les patients, font écho au cycle de vie de l’Homme, de la naissance à la mort.

L’ensemble de ces témoignages permet de mettre en lumière la place fondamentale du soin et de tout ce qui peut en découler en lien avec notre société.

Au-delà des chiffres et des statistiques, ces histoires individuelles et subjectives témoignent de vérités simples.

L’importance des 1000 premiers jours de l’enfant. La richesse du dialogue humain. La nécessité de retisser des liens de confiance entre les hommes et les femmes. L’importance d’être acteur de sa maladie. Les bienfaits de la cohabitation entre la médecine traditionnelle et « occidentale ». La valeur des transmissions. L’écoute entre soignants et patients. Celles-ci parmi tant d’autres.

 

Les regards portés sur nos corps peuvent différer en fonction des origines culturelles variées qui font la richesse de notre territoire.

Mais ils expriment tous une même réalité : nous n’avons qu’un seul corps, fragile, qui se révèle être un incroyable révélateur de nos réalités sociales et émotionnelles.

 

De par ma sensibilité à la matière textile et en écho à la coutume kanak, il m’a semblé pertinent de coucher ces portraits sur des étoffes tissées, supports de paroles et symboles de lien social.

Dans le même esprit, l’utilisation de teintures et d’impressions végétales issues de plantes locales symbolise l’omniprésence de la pharmacopée dans ces récits.

Afin de souligner l’importance de la transmission et de la temporalité, j’ai travaillé les encadrements des œuvres en « boro ». Cette technique de patchwork japonais consiste à raccommoder et assembler des textiles anciens dans un but de conservation et de transmission de génération en génération.

Le portrait physique de la personne se mêle  à ses mots, créant une porosité entre la matière littéraire et la matière textile.

 

Je vous propose de prendre le temps d’écouter ces récits et de regarder ces visages. Certains soignent au quotidien les corps abîmés. D’autres tentent juste d’apprivoiser leur propre corps, de mieux vivre avec.

Si la parole est importante, l’écoute l’est tout autant.

 

Gabrielle Ambrym